PASTORALE DU MARIAGE, par Dr. Wilbert Kreiss - index  PASTORALE DU MARIAGE, par Dr. Wilbert Kreiss - index


 

AMOUR ET MARIAGE

 

I. Qu'est-ce que le mariage ?

Le Petit Larousse définit le mariage comme l'union légale d'un homme et d'une femme, précisant que le « mariage civil, qui est le seul reconnu par la loi, doit nécessairement précéder le mariage religieux. Il est célébré par un officier de l'état civil après qu'il a été procédé à des publications... Les époux se doivent fidélité et assistance. Le mariage ne peut être dissous que par la mort d'un des époux ou par le divorce » 1. Il est donc une institution sociale qui fait l'objet d'une législation mise en place par les autorités. Dans nos démocraties modernes, le pouvoir législatif émet les lois, le pouvoir exécutif veille à leur exécution et le pouvoir judiciaire poursuit les contrevenants. Etant donné que les autorités ont été instituées par Dieu, qu'elles ont pour mission de veiller à la justice, la paix et le bien-être, et qu'elles le font en particulier en protégeant la cellule primaire de toute société que sont la famille et donc le mariage 2, l'Ecriture Sainte reconnaît leur compétence dans le domaine matrimonial.

C'est pour cette raison que Luther appelait le mariage une « affaire de ce monde » 3. L'expression est très juste. S'il est vrai, comme nous allons le voir, que Dieu a institué le mariage en créant le premier couple humain, le mariage ne fait pas, à proprement parler, l'objet d'une révélation et encore moins d'une législation divine. C'est du ressort des autorités dont se dotent les peuples. C'est pourquoi la Bible utilise, pour parler de l'union conjugale, des termes existant dans toutes les langues du monde, le verbe « se marier » et le substantif « mariage », en ne leur donnant pas d'autre sens que celui que les hommes leur ont donné. La seule chose que fasse l'Ecriture, après avoir relaté l'institution divine du mariage, c'est d'affirmer son indissolubilité et de rappeler quels sont les devoirs que Dieu impose aux époux. Toutes les nations possèdent un code civil, et quand ce ne serait, pour les peuples dits primitifs, que sous une forme orale. C'est à ce code civil que l'Eglise renvoie tous ceux qui lui demandent ce qu'est le mariage. Si par contre quelqu'un veut savoir quels sont, selon la volonté de Dieu, les devoirs des époux, elle montre aux gens ce qu'enseigne la Bible à ce sujet.

Le mariage est une « affaire de ce monde ». Mais il est aussi une institution divine, quelque chose que Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, a mis en place aux origines de l'humanité et concernant quoi il a exprimé sa volonté dans la Bible. C'est pourquoi, si le chrétien se soumet aux autorités instituées par Dieu, il se soumet aussi et en premier à la volonté divine qui s'exprime dans l'Ecriture Sainte. Quand on l'interrogeait sur des questions concernant le mariage 4, Jésus ne renvoyait pas ses interlocuteurs au code civil en vigueur à l'époque ou aux tribunaux, comme il le fit quand on lui demanda un jour d'intervenir dans une affaire d'héritage 5, mais rappelait à ses interlocuteurs la volonté exprimée par Dieu lui-même quand il institua le mariage. Et l'apôtre Paul fit de même 6. Résumons: Quand un chrétien demande à l'Eglise ce qu'est le mariage, elle le renvoie à la législation de son pays. Quand il lui demande comment on doit se comporter dans le mariage pour que la volonté de Dieu s'accomplisse, elle l'invite à ouvrir la Bible aux pages où le Seigneur s'exprime à ce sujet.

Il peut y avoir conflit entre la Loi de Dieu révélée dans l'Ecriture et les dispositions mises en place par les autorités civiles. Nous verrons cela en abordant le problème du divorce. Etant donné que la volonté et les dispositions de Dieu sont saintes et bonnes, infaillibles et éternellement valables, tandis que les hommes peuvent se tromper et se sont souvent trompés en édictant des lois, il va de soi que le chrétien s'efforcera de toujours conformer sa conduite à ce que le Seigneur a révélé dans sa Parole.

Le mariage est d'institution divine. C'est le Seigneur qui le mit en place lorsque, constatant qu'il n'était pas bon que l'homme soit seul, il le plongea dans un profond sommeil, créa une femme à partir de lui, la mena auprès de lui et la lui donna pour épouse : « L'Eternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme et il l'amena vers l'homme. Et l'homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l'appellera femme, parce qu'elle a été prise de l'homme. C'est pourquoi, l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » 7.

Le but du mariage institué par Dieu est multiple. Dieu l'a institué pour mettre fin à la solitude de l'homme et lui permettre de s'épanouir dans la communion entière, physique, mais aussi mentale et affective avec une compagne semblable à lui. Le mariage est aussi le moyen institué par lui pour procréer, croître, se multiplier et remplir la terre : « Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et l'assujettissez » 8. Dans un monde déchu, où l'homme a du mal à contrôler ses instincts et à maîtriser ses sens, le mariage est enfin, selon la conviction de l'apôtre Paul, un moyen de lutter contre l'impudicité. C'est pourquoi, il encourage tous ceux qui n'ont pas le don de continence à se marier 9. Pour toutes ces raisons, le mariage est une chose bonne, utile, capable de procurer à l'homme bonheur et joie. Il n'appartient à personne de le déprécier, voire de l'interdire, mais tous sont appelés à le tenir en haute estime : « Que le mariage soit honoré de tous et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les débauchés et les adultères » 10.

Le mariage est un lien indissoluble qui doit durer jusqu'à ce que la mort sépare les époux : « Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint » 11. C'est dire que le divorce est par définition contraire à la volonté de Dieu. Il n'est, comme nous le verrons ci- dessous, possible que dans un cas bien précis, lorsqu'il y a rupture du lien conjugal par l'adultère ou ce qu'on appelle la désertion malicieuse.

Les devoirs des époux sont magnifiquement exprimés par l'apôtre Paul dans le texte suivant que nous citerons sans le commenter, tant il peut se passer de commentaire : « Femmes, que chacune soit soumise à son mari, comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme comme Christ est le chef de l'Eglise, qui est son corps et dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Eglise est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leur mari en toutes choses. Maris, que chacun aime sa femme comme Christ a aimé l'Eglise et s'est livré lui- même pour elle... C'est ainsi que le mari doit aimer sa femme comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Car personne n'a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'Eglise... C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand. Je dis cela par rapport à Christ et à l'Eglise. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari » 12.

Dieu a promis de bénir les époux. Cette bénédiction est là, offerte à tous, mais n'est appropriée que par un coeur croyant qui se soumet à sa volonté. La crainte, l'amour de Dieu et la confiance en ses promesses sont donc les garants d'un mariage heureux. C'est pourquoi saint Paul veut qu'on se marie « dans le Seigneur » 13. Les mariages mixtes sont dans la grande majorité des cas, si l'un ou l'autre des conjoints entend rester fidèle à sa foi, source de difficultés et de problèmes qu'il vaut certainement mieux éviter en épousant un partenaire partageant la même foi. Cependant la mixité peut se situer à différents niveaux : elle peut consister en ce que l'un des partenaires est croyant, tandis que son conjoint est un incrédule manifeste, ou bien un incrédule attentif, prêt à se laisser instruire dans la foi. Elle peut consister aussi en ce que les deux conjoints sont des croyants, mais membres d'Eglises différentes et ne partageant pas en toutes choses la même confession de foi. Les couples mixtes font pour ces raisons l'objet d'une cure d'âme particulière.

  • Comment peut-on expliquer que le mariage existe dans toutes les civilisations du monde, même si c'est sous des formes variées ?



  • Dans quel sens le mariage est-il, selon Luther, une « affaire de ce monde » ?


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    II. L'amour

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    « On ne parle pas bien du mariage tant qu'on ne parle pas de l'amour. Sans amour il ne peut pas y avoir de mariage solide et durable. Nous ne parlerons pas ici des choses intimes qui concernent l'instinct et la sexualité. Dieu a si bien fait les choses qu'il n'est pas nécessaire de donner des leçons. Du reste, l'instinct est si fort et même parfois si violent que, bien souvent, il y a intimité sans amour, envie sans affection, désir sans respect. « Faire l'amour », ce n'est pas encore aimer. N'est-il pas vrai qu'on « fait l'amour » avec une prostituée, avec la petite amie, rencontre fugitive des vacances, avec une maîtresse ou avec le partenaire adultère ? Il n'y a, dans cette manière de concevoir l'amour, que la satisfaction de l'instinct qui n'est alors qu'un appétit passager, un vagabondage des sens, sans promesse, sans respect, sans affection, sans fidélité, sans attache et sans responsabilité. Cette façon de « faire l'amour » n'est que la recherche du plaisir égoïste. C'est pourquoi il y a partout, sur ce plan-là, tant de sentiments faux, tant de désillusions et tant de misères dans ces étreintes fugitives. La Bible appelle cet amour hors mariage « impudicité ».

    Mais l'amour dont il convient de parler est d'une dimension tout autre. C'est avant tout l'affection sérieuse, tendre et prévenante envers l'autre pour la durée de la vie. Un tel sentiment implique la fidélité, le sens du devoir et du sacrifice, l'attention chaque fois renouvelée, la prévenance, la tendresse, la consolation, le partage et tant d'autres qualités.

    Tant de prédicateurs, quand ils prêchent à l'occasion d'un mariage, parlent trop, à mon sens, de l'institution du mariage, et pas assez de l'amour dans le mariage, qui est la qualité essentielle avant toutes les autres considérations. Ne crois pas, parce que tu éprouves envers ta fiancée, des sentiments enflammés et que tous tes feux brûlent pour elle, que ton mariage est une affaire réglée. La vie commune te montrera vite que rien n'est plus fragile que l'amour, et que les envies de l'instinct sont une chose, celles de l'amour véritable une autre. La conjonction de vos caractères, la lassitude, l'agacement, l'habitude et tant d'autres choses ne tarderont pas à entamer vos beaux sentiments.

    Ne crois pas, parce que tu veux te marier et que l'amour te donne des élans et des sentiments ardents et nobles, que tu as désormais de l'amour à revendre. Ici aussi, il faut appliquer la Parole de l'Ecriture : « L'esprit est prompt, mais la chair est faible ».

    La Bible nous replace devant la vérité. Jésus dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Dans le mariage, Dieu place dans ta vie un prochain particulier : c'est l'époux ou l'épouse. Il te donne aussi, dans ce jardin particulier, les joies et les plaisirs de la sexualité. De plus, il te charge de devoirs particuliers : l'affection, la fidélité, la responsabilité, l'entraide, etc. Autrement dit : tout faire pour que ce prochain particulier soit constamment heureux par toi et toi par lui.

    Bien parler de l'amour dans le mariage, c'est commencer par dire aux époux : Mes amis, n'oubliez jamais ce que je vous dis : Depuis la chute du genre humain dans le péché, sachez que ce qui vous manquera le plus dans le mariage, c'est l'amour. Attendez de connaître la vie commune avec ses problèmes, ses devoirs, ses difficultés, ses habitudes et ses lassitudes, et vous verrez que je dis vrai. Précisément, puisque depuis la chute, l'amour vous fait tellement défaut, il est essentiel que vous demandiez à Dieu, si du moins vous le considérez comme votre Père bien-aimé, de vous donner l'amour, et que chaque jour que vous passez ensemble vous le demandiez, comme vous demandez aussi le pain et tout ce qui est nécessaire à l'entretien de la vie. Trop de couples, forts de leurs sentiments tout jeunes et tout frais, entrent dans le mariage comme des maîtres de l'amour, si bien qu'ils pensent à tout : à la fête, à la voiture, à l'appartement, au mobilier, au confort, a l'argent, mais ils ne songent pas à l'amour, puisqu'il est si naturel de s'aimer. Et pourtant, l'amour est le bien suprême dans un mariage. C'est à lui qu'il faut songer en premier, en le plaçant entre les mains de Dieu. Il faut si peu de chose pour qu'il s'écroule, une bouderie, un entêtement, une parole ou une attitude malheureuse, et déjà viennent la suspicion, l'accusation, le reproche, les paroles dures, les propos vexants, et surtout quelque chose d'horrible : c'est toujours l'autre qui est moche.

    Mes amis, mendiez l'amour auprès de votre Dieu, car rien n'est plus fragile, rien n'est plus difficile ! Depuis que le péché règne, nous ne sommes pas des maîtres en amour, mais de petites choses fragiles, instables, douées de sentiments bien pauvres et bien petits.

    Cette parole de l'Evangile que Jésus applique à la foi, vaut aussi pour le mariage : « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ». Nous devons veiller, d'autant plus que dans le mariage, nous mettons en commun nos péchés. Et le diable, qui n'aime pas le mariage, parce que c'est une oeuvre divine, sait comment exploiter, l'un contre l'autre, votre capital péché. Je le dis et je le répète: Demandez l'amour, puisque par nature nous ne sommes pas des artisans d'amour. Ce n'est pas sans raison qu'il y a partout des couples si malheureux, déchirés par la haine, la jalousie, les griefs et finalement les divorces.

    S'il est vrai que Dieu a voulu le mariage et dans le mariage l'amour, s'il est vrai que Jésus a dit : « Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni », alors nous pouvons être certains qu'il veut nous donner, dans le mariage, beaucoup d'amour. Et quand Dieu donne l'amour, soyez sûrs qu'il y a tout : le pardon réciproque, l'affection tendre et solide, des sentiments renouvelés et durables, l'émerveillement de vivre avec l'autre, le respect de l'être cher, un coeur chargé d'émotion, une attention touchante. Dans cet amour-là, il y a une intimité remarquable, une complicité merveilleuse. Là on regarde la vie dans la même direction et là on a envie de se battre, ensemble, pour le bonheur du foyer et des enfants.

    Imaginons ce jeune couple qui s'apprête pour les noces. Elle, elle est belle comme une princesse. Elle est tout affairée à sa coiffure, son maquillage, sa robe, ses souliers. Lui, de son côté, ajuste son costume, se recoiffe pour la troisième fois. Il est beau comme un dieu. Oui, ils sont faits pour s'aimer. A ce moment, si quelqu'un leur demandait : « Vous aimez-vous? », ils prendraient cela presque pour une insulte. Mais ont-ils seulement songé à prier pour leur amour ? Puisque l'amour est une qualité si haute et si sérieuse, et puisque par nature il est si difficile de s'aimer, il faut que Dieu en prenne soin.

    Tant de jeunes ne croient plus à l'amour, ou si peu. Ils ont été meurtris par de mauvaises expériences, ils ont été blasés par le jeu de l'amour. Ils ont été déçus par le divorce des parents. Ils ont vu, autour d'eux, tant de couples déchirés. Jésus, qui est le Sauveur de nos âmes, veut aussi être l'artisan de l'amour dans le mariage. Parce qu'il est un Seigneur qui s'y entend en amour et en sacrifice, il a les moyens de purifier et de renouveler la tendresse, la gentillesse, la prévenance, l'affection et toutes les qualités de l'amour. Il ne placera pas un scorpion dans le lit conjugal lorsque les époux lui demandent l'amour. Mais pourquoi faut-il que nous soyons si peu ardents à le prier pour lui demander des choses aussi grandes ?

    Ils ont raison, ceux qui disent que le mariage est une école de pardon et d'amour. Mais encore faut- il que l'instructeur de cette école soit le Seigneur lui-même pour que les époux apprennent de lui les bonnes leçons sur l'amour, car autrement, cette école risque d'être l'endroit où l'on apprend la haine, l'amertume et les blessures.

    La parole du psalmiste reste vraie et s'applique très bien au mariage, lorsqu'il dit : « Si Dieu ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain ». Que les mariés qui ont des oreilles pour entendre, entendent!

     

    III. Un beau texte de Luther

    « Pour ne pas errer en aveugle, mais agir chrétiennement, considère comme acquis que mari et femme sont l'oeuvre de Dieu. Retiens ton coeur et ta bouche, ne proteste pas contre son oeuvre et ne dis pas qu'elle est mauvaise, alors que lui-même la déclare bonne. Il sait mieux que toi-même ce qui est bon et utile. Ne dit-il pas dans Genèse 2:18 : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je lui ferai une aide semblable à lui »? Ainsi, tu peux constater qu'il dit de la femme qu'elle est une aide et qu'elle est bonne. Si tu n'es pas de cet avis, tu es seul responsable de ne pas comprendre ni croire la parole et l'oeuvre de Dieu. Vois-tu, avec cette seule citation on peut fermer la bouche à tous les détracteurs du mariage.

    Puisque les jeunes gens peuvent être induits en erreur par la lecture de livres païens et qu'ils entendent de toute part les mêmes plaintes, il importe qu'ils ne soient pas atteints par ce poison. Car Satan ne prend pas plaisir à une belle vie conjugale, conforme à l'oeuvre et à la volonté de Dieu. Voilà pourquoi il a provoqué tant de cris et suscité tant de contestation, de manière à dissuader les gens à vivre saintement et les maintenir prisonniers des prostituées et de leurs péchés secrets. Je ne crois pas me tromper en disant que Salomon, qui par ailleurs s'est élevé avec force contre les femmes de mauvaise vie, s'adressait à de tels impies quand il disait : « Celui qui trouve une femme trouve le bonheur : C'est une grâce qu'il obtient de l'Eternel » (Proverbes 18:22). En quoi consistent cette grâce et ce bonheur ? C'est ce que nous allons voir.

    Les incroyants disent du mariage : « Un court bonheur et un long malheur ! » Mais laissons-les dire ce qu'ils veulent ; n'ont-ils pas pour habitude de toujours s'opposer à la création et à la volonté de Dieu ? A mon avis, pour ce qui est des joies et des plaisirs qu'ils ont en dehors du mariage, il faut les laisser seuls avec leur conscience. Mener une bonne vie conjugale et y attacher du prix sont deux choses bien différentes. Quiconque mène une vie conjugale sans y attacher du prix, aura une vie faite de déplaisir, de peines et de plaintes. Il gémira et blasphémera comme les impies et les incroyants déraisonnables et aveugles. Mais ceux qui savent y attacher du prix auront une vie faite de plaisir, d'amour et de joie, comme le dit Salomon : « Celui qui trouve une femme trouve le bonheur ». Ceux qui y attachent du prix sont ceux qui croient fermement que Dieu a institué le mariage, l'union de l'homme et de la femme, pour avoir des enfants et en prendre soin. Voilà ce qu'il a voulu. En cela, ils peuvent s'appuyer sur la Parole de Dieu dont ils ont la certitude qu'elle ne ment pas (Genèse 1:33). C'est pourquoi ils ont l'assurance que le mariage lui est agréable, malgré tout ce qu'il apporte de souffrances et de peines. Alors, dis-moi, y a-t-il une plus grande bénédiction, paix et joie qu'en Dieu, quand on a la certitude que l'état dans lequel on se trouve et la vie qu'on mène lui sont agréables ?

    Vois-tu, c'est cela, trouver une femme. Nombreux sont ceux qui ont la femme, mais peu en trouvent. Pourquoi ? Ils sont aveugles et ne se rendent pas compte que ce qu'ils vivent et font en commun avec leur femme est l'oeuvre et la volonté de Dieu. S'ils le savaient, il n'y aurait pas de femme trop laide, trop méchante, trop désagréable, trop pauvre, trop malade pour ne pas éprouver auprès d'elle une joie parfaite. Il leur suffirait de se rappeler l'oeuvre, la création et la volonté de Dieu. En se rendant compte que c'est là sa sainte volonté, ils éprouveraient la paix dans la détresse, le bonheur dans le malheur, la joie dans la tristesse, comme les martyrs dans leurs souffrances. Il ne manquerait plus que nous jugions de l'oeuvre de Dieu d'après nos propres sentiments, en recherchant non pas sa volonté, mais la satisfaction de nos désirs. Nous sommes incapables de reconnaître ses oeuvres. Nous considérons comme mal ce qui est bien et gémissons là où nous devrions sauter de joie. Rien n'est trop dur, y compris la mort, qui ne soit supportable et doux, si je sais avec certitude que Dieu y prend plaisir.

    Vois donc, quand cette putain de raison considère la vie conjugale, elle fait la moue et dit : Allons donc, vais-je bercer l'enfant, laver les couches, faire les lits, sentir la puanteur, veiller la nuit, guetter ses cris, soigner ses croûtes et sa vérole, puis prendre soin de la femme, la nourrir et travailler, peiner ici et là, faire ceci et faire cela, endurer tant et plus, sans compter tous les autres maux et malheurs qu'entraîne le mariage ? Allons, vais-je être l'esclave de tout cela ? Pauvre bougre, pourquoi as-tu pris femme ? Tu n'es pas sorti de l'auberge, mon vieux ! Il vaut mieux être libre et sans soucis et mener une vie tranquille ! Je me ferai moine ou nonne, et dirai à mes enfants de faire de même.

    Mais que fait le chrétien? Il regarde ces travaux modestes, désagréables et méprisés avec les yeux de l'Esprit et constate qu'ils sont tous parés de bienveillance divine comme d'or et de perles, et dit : « Honneur à toi, Dieu, car je sais que tu m'as créé homme et que tu as donné la vie à l'enfant que j'ai engendré ! » C'est pourquoi, j'ai aussi l'assurance que cela t'est parfaitement agréable et je confesse que ne je suis pas digne de bercer l'enfant, ni même de laver ses couches ou de prendre soin de lui et de sa mère. Comment ai-je pu être élevé à cette dignité ? Où sont les mérites qui me valent de servir ta créature et ta volonté ? Ah, combien il m'est agréable de le faire, et d'accomplir des tâches encore plus modestes et plus méprisables ! Que ni le froid ni la chaleur, ni la peine ni le labeur ne me découragent, puisque j'ai l'assurance que cela t'est agréable !

    Que la femme raisonne de même en allaitant, berçant et baignant l'enfant ou en faisant tout autre travail, en aidant son mari et en lui étant soumise, car ce sont là autant d'oeuvres précieuses et nobles. C'est ainsi qu'il faut aussi consoler et fortifier une femme en couches, non pas avec les fables de sainte Marguerite et d'autres sornettes de bonnes femmes, mais on lui parlera de la façon suivante : « Souviens-toi, ma chère, que tu es une femme et que ce qui t'arrive plaît à Dieu. Trouve réconfort et joie dans sa volonté, et permets-lui de disposer de toi ! Fais tout pour donner l'enfant ! Dois-tu en mourir ? Alors va, bienheureuse qui meurs en accomplissant une oeuvre noble et dans l'obéissance à Dieu ! Oui, si tu n'étais une femme, tu devrais souhaiter l'être, rien que pour pouvoir accomplir cette oeuvre, souffrir et mourir dans la soumission à la volonté de Dieu. C'est ce qu'enseigne la Parole de Dieu : Tu as été créée ainsi, la souffrance de l'enfantement fait partie de ta nature. N'est-ce pas, comme le dit Salomon, trouver bienveillance auprès de Dieu, au milieu d'une telle détresse ?

    A présent, dis-moi, si un homme lavait les couches ou accomplissait toute autre humble tâche en faveur de l'enfant, et si tout le monde se moquait de lui, en le traitant de pantin ou d'efféminé, alors qu'il le ferait dans l'esprit et dans la foi chrétienne dont nous avons parlé, lequel se moquerait le mieux ? Dieu rit avec tous les anges et les créatures, non pas de ce qu'il lave les couches, mais de ce qu'il le fait avec foi. Quant aux moqueurs, qui ne voient que le travail et pas la foi, Dieu se moque d'eux avec toutes ses créatures ; il les considère comme les plus grands idiots du monde, car finalement, ils se moquent d'eux- mêmes et sont, avec leur sagesse, les pantins du diable.

    Je dis cela, parce qu'il n'y a pas de chose plus noble que le mariage que Dieu a institué. Il repose sur la Parole et la bienveillance de Dieu, cette Parole et cette bienveillance qui rendent saintes, divines et précieuses toutes les oeuvres et souffrances des époux.

    Parler chrétiennement du mariage, c'est parler de ce qui fait sa grandeur, confesser qu'il repose sur la Parole de Dieu. Que chacun, le mari et la femme, le sache ! Aucun roi dans sa parure, pas même le soleil ne brillera pour eux avec autant d'éclat et de beauté. En effet, dans sa Parole Dieu t'offre et te donne ta femme ou ton mari, en te disant : « Celui-ci sera ton mari, celle-ci sera ta femme. J'aime cela, et tous les anges et toutes les créatures y prennent plaisir ! »

    Fasse Dieu que chacun voie les choses ainsi et dise de tout coeur : « Je sais que vivre avec mon mari ou ma femme plaît à Dieu, car c'est lui qui a institué et prescrit le mariage et qui me le dit dans sa Parole. Cette Parole console les époux et leur donne une bonne conscience ».

     

    IV. Pourquoi l'amour sait attendre

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    Si vous avez l'âge de vous marier, mais que vous ne l'êtes pas encore, vous vous posez dans doute certaines questions au sujet des relations sexuelles avant le mariage : Que pense l'Eglise de la sexualité, de l'amour, de la vie conjugale ? Dans quelle mesure le jeu de l'amour, le flirt, peut-il nuire ? La chasteté n'est-elle pas démodée ? Si je suis vraiment amoureux, pourquoi n'aurais-je pas le droit d'aller jusqu'au bout ? Pourquoi l'Eglise condamne-t-elle les relations sexuelles en dehors du mariage, même durant les fiançailles ?

    Trop souvent on ne fait qu'éviter purement et simplement le sujet. Mais il faut que vous soyez informés non seulement sur les mystères de la biologie, mais aussi sur les phénomènes émotionnels relatifs au sexe, si vous voulez goûter la profonde expérience créatrice qu'offre l'amour.

    Une vue chrétienne de la sexualité

  • Sexualité et création
  • Beaucoup de jeunes s'imaginent à tort que l'Eglise chrétienne élève une barrière autour de la sexualité comme s'il s'agissait d'une chose laide et mauvaise. En fait, c'est le contraire. L'Eglise chrétienne protège la vie sexuelle des chrétiens, parce qu'elle est sainte et bonne. La sexualité fait partie de l'oeuvre divine de la création. Elle est un don de Dieu, et par conséquent bonne. C'est une faute que de considérer la sexualité comme impure et mauvaise. On ne peut confesser la doctrine de la création sans accepter la réalité de son corps, procréé par l'intermédiaire des parents, bien entendu, mais non moins créé par Dieu. Et dans l'acceptation de ce corps on ne peut procéder à un tri. Ainsi, on ne peut pas dire : « J'accepte mes mains qui sont bonnes, mais non pas mon coeur malade », ni : « Mon nez est parfait, mais mes organes sexuels sont mauvais ». Dieu a fait toutes les parties du corps humain et déterminé leurs fonctions. Toutes nous sont données pour en user, et non pour en abuser, pour en jouir et non pour les malmener. Le corps du chrétien est le temple de Dieu et la demeure du Seigneur ; il n'est donc, en soi, ni honteux ni indécent. Il en va de même de l'acte sexuel que la Bible présente comme un don de Dieu. Accepter la doctrine de la création signifie assumer la vie intime avec joie et reconnaissance. Agir autrement équivaut à refuser l'oeuvre de Dieu. Combien cette jeune mariée aurait-elle été surprise, si elle avait su que ses noces à Cana en Galilée allaient devenir les plus célèbres de l'histoire ! Jésus, en assistant à ses noces, tout au début de son ministère, montra la beauté et le bien-fondé du mariage. Quant à Paul, il recommande aux époux de ne pas s'abstenir trop longtemps, et quand ce serait pour jeûner et prier. Dans ses épîtres aux jeunes Eglises, loin de rabaisser la sexualité, il la salue comme un mystère analogue à l'amour du Christ pour son Eglise. Quiconque prend la Bible au sérieux, doit cesser de parler de la sexualité comme l'avocat le fait d'un coupable.

  • Sexualité et péché
  • L'homme peut pécher dans sa vie sexuelle comme dans n'importe quel autre domaine. Dans toute activité, et la sexualité ne constitue pas une exception, il peut mal agir et le fait constamment, et quand ce ne serait que par faiblesse. Doué de volonté et d'intelligence, il est capable d'aimer, de procréer, voire de créer. Cependant, sa vie est parsemée de fautes et d'errements. Souvent même, hélas, de perversions. Ce que Dieu lui donne n'est jamais mauvais en soi ; seul peut l'être l'usage qu'il en fait. Ainsi, le Seigneur lui a donné la sexualité afin qu'il en fasse l'instrument de la procréation. L'homme est de ce fait chargé de contribuer par la sexualité à la gloire de Dieu et de réaliser sa volonté créatrice. En même temps, il a reçu avec la sexualité un don qui lui permet de s'épanouir et de vivre avec son conjoint dans une merveilleuse communauté d'amour, d'intimité et de fidélité. Mais, corrompu dans son âme et son corps, il méconnaît la beauté et la sainteté de cette oeuvre divine et refuse de marcher dans la voie des commandements de son Créateur. Dominé par l'impureté, la convoitise, l'égoïsme, l'orgueil et le mépris du prochain, il cherche un autre bonheur que celui que Dieu veut lui offrir, d'où les vices, la mauvaise conscience, les tourments, les remords, la honte, la déchéance et la réprobation divine.

    Quiconque a recours aux relations sexuelles en dehors du mariage, le regrette généralement par la suite. Patrick et Geneviève, tous les deux collégiens, avaient projeté de se marier dès qu'ils auraient passé leurs examens. Ils s'aimaient profondément. Parce qu'ils avaient de l'amour une conception belle et pure, empreinte de confiance et de fidélité réciproques, ils croyaient que les promesses qu'ils avaient échangées lors de leurs fiançailles équivalaient déjà au mariage. Aussi se demandèrent-ils : Pourquoi ne ferions-nous pas l'amour ? C'est ce qu'ils firent, puis ils se marièrent après les examens. Deux ans plus tard, Geneviève, gagnée par le christianisme, se mit à fréquenter l'Eglise et à lire la Bible et d'autres ouvrages chrétiens. Elle sentit que d'une manière ou d'une autre, leur expérience sexuelle avant le mariage avait été mauvaise. Sans savoir comment ni pourquoi. Elle alla trouver son pasteur et en discuta avec lui. Il lui dit qu'ils avaient mal agi. Geneviève comprit pourquoi. Elle s'en repentit et trouva l'apaisement dans le pardon de son Dieu.

  • Sexualité et grâce
  • Jésus enseignait qu'un homme n'est pas vertueux du fait qu'il s'abstient de commettre adultère, s'il demeure rempli de convoitises coupables. Il faut une transformation intérieure pour mettre fin au conflit qui oppose nos désirs à nos actions, nos aspirations à la volonté de Dieu. L'Evangile nous révèle que Dieu nous aime. Il a envoyé son Fils pour expier toutes nos fautes, y compris les pensées et convoitises secrètes du coeur. L'homme qui croit en Jésus et au pardon qu'il a acquis sur la croix, devient une créature nouvelle : il aime Dieu, veut accomplir sa volonté et trouve dans l'Evangile et dans la certitude du pardon la force de vivre avec pureté. Il n'en demeure pas moins un pécheur, mais un pécheur racheté qui ne veut plus se livrer au péché, même s'il souffre encore de beaucoup de faiblesses. Sa vie sexuelle est incluse dans sa rédemption tout entière. Elle ne doit pas être rabaissée au second rang, car elle est une partie de toute sa personne.

    Une seule chair

    Jésus, citant la Genèse, dit : « L'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ». Quel est le sens de ces paroles?

    Elles signifient que dans le mariage l'un reçoit l'autre des mains de Dieu. En agissant librement et par consentement mutuel, deux êtres humains découvrent qu'ils s'aiment, se rencontrent et réalisent une union pleine et entière, à tous les niveaux. Deux existences entières, deux personnalités distinctes fusionnent en une seule, l'une complétant l'autre. Beaucoup plus qu'une simple union de deux corps, elle est la communion de deux existences sur les plans psychologique, spirituel et social. L'amour véritable comporte le don et l'abandon de soi. C'est le renoncement à toutes les réserves en vue d'une engagement mutuel inconditionnel, et cela pour la vie entière. De vrais amoureux sentent qu'ils ont été destinés l'un à l'autre, et ne peuvent plus concevoir leur amour autrement que comme un amour durable.

    Dans l'acte sexuel, l'un fait à l'autre un don irrévocable. Quelque chose d'ineffaçable les marque tous les deux. C'est pourquoi, même chez la prostituée cet acte laisse sa marque et son souvenir. Elle a été rachetée par le Christ et créée pour le salut éternel, bien qu'elle soit rebelle et se condamne elle-même. C'est pourquoi, ceux qui « usent » d'elle et qui l'exploitent s'anéantissent eux-mêmes, en même temps qu'ils méprisent celle dont ils veulent tirer du plaisir. Aucune relation illicite et contraire à la volonté de Dieu, et quand il s'agirait d'une aventure passagère, ne peut être insignifiante.

    Après l'expérience sexuelle, l'homme et la femme ne peuvent plus être ce qu'ils ont été auparavant. Une femme est émotionnellement beaucoup plus affectée que l'homme. Cependant il y a changement chez les deux. Le mari révèle à la femme ce que signifie être femme, et inversement. Seul, l'homme ne peut résoudre entièrement l'énigme de la masculinité, ni la femme celle de la féminité. Ensemble ils trouvent dans l'expérience sexuelle la réponse à leurs questions les plus personnelles. C'est la raison pour laquelle la Bible utilise le verbe « connaître » pour parler des rapports sexuels. Ce terme n'acquiert sa pleine signification que s'il est appliqué aux rapports sexuels entre les époux. Toute activité sexuelle en dehors du mariage demeure une caricature de ce mystère.

    L'un des principes de base de la morale chrétienne est le respect de la personne. L'amour chrétien est un amour de personne à personne , et non d'objet à objet ou de personne à objet. C'est le « Je - Tu » et non pas le « Moi - Cela ». Le premier souci des époux chrétiens est le respect et l'épanouissement de la personnalité de l'autre. Un être qu'on aime n'est pas un objet dont on use, qu'on exploite pour le rejeter finalement. L'amour véritable est désintéressé. L'amoureux a changé l'orientation de sa vie. Il vit pour l'autre et par l'autre. Il ne cherche pas simplement son propre bonheur, mais désire de tout coeur celui de l'être qu'il chérit. Chacun souhaite à l'autre plénitude de vie, épanouissement de la personnalité, développement de ses meilleurs dons. Tout est mis à contribution, esprit et corps, idéaux et souhaits, tandis que les rapports sexuels avant le mariage constituent une violation de la personnalité de l'autre. Souvent l'un ne cherche par là qu'à exploiter l'immaturité ou les besoins émotionnels de l'autre, et ceci pour sa propre satisfaction.

    Le véritable fondement des rapports humains apparaît pleinement dans le mot grec « agapè ». La langue grecque dispose de trois mots pour parler de l'amour : « éros », « philia » et « agapè ». « Eros » est l'amour physique. Il est suscité par l'instinct, lui-même sollicité par l'attrait physique de l'autre. « Philia » est l'affection qui unit des amis. L'« agapè », par contre, est la vertu propre au christianisme. Il est l'amour tel que le Christ l'a manifesté. Certes, le mot existait déjà auparavant, mais le christianisme lui a donné un sens nouveau et une portée différente. « La charité » 16, nous dit Paul, « est patiente, elle est pleine de bonté ... La charité ne périt jamais » (1 Corinthiens 13).

    En Christ, Dieu manifeste son amour « agapè ». Il nous aime le premier, parce que nous avons tant besoin de son amour. Puis nous répondons à son amour, en l'aimant à notre tour et en nous aimant les uns les autres. Les trois sortes d'amour, l'éros, la philia et l'agapè, ont leur juste place dans une relation profonde et permanente, mais seule l'agapè est le fondement des deux autres. Jaillissant de l'amour que Dieu nous accorde, elle est désintéressée, recherche le bonheur de l'autre ; elle est faite de patience, de prévenance et de tendresse. « Les jeunes ont souvent des idées confuses sur la nature de l'amour et du mariage », affirme un professeur de théologie morale. « S'ils sont amoureux, ils se demandent pourquoi ils ne feraient pas ce qu'on fait lorsqu'on est marié. Ils ne comprennent pas qu'être marié, c'est être amoureux d'une façon responsable et assumer cette responsabilité dans la vie commune ».

    Pour beaucoup de gens, être amoureux n'implique pas de responsabilités. Etre amoureux est pour eux l'interprétation romantique d'une situation émotionnelle, alors que le mariage n'est pas une situation émotionnelle, mais une relation de faits, y compris dans les données les plus concrètes. Cela sous-entend un type d'engagement personnel souvent espéré dans la relation intime, mais que l'intimité des corps ne réalise pas nécessairement. On a résumé cette vérité de la façon suivante : « Le mariage est plus qu'un lit pour la nuit ; c'est un foyer pour des années ». Quiconque ne respecte pas les lois de l'amour, le fait à ses dépens. Ainsi, par exemple, la première expérience sexuelle n'apporte généralement pas la satisfaction qu'on en attendait. L'art de l'amour demande du temps, de l'entraînement et une compréhension patiente pour ajuster harmonieusement ses réactions à celles de son partenaire. Il exige donc un partenaire permanent, pour qui l'on éprouve du respect et de l'affection. Les relations fugitives et occasionnelles engendrent la désillusion, voire le dégoût. Avoir des rapports sexuels avant le mariage revient à sertir une pierre précieuse sur un anneau de pacotille. L'amour est un art qui s'apprend : il consiste à atteindre l'harmonie avec son partenaire, ce qui n'est pas toujours chose facile, et ce qui devient impossible lorsqu'il est pratiqué en dehors du mariage, en opposition à la volonté de Dieu. Il engendre alors un sentiment de fraude, et donc de culpabilité et de honte. Ce sentiment peut poursuivre le plus blasé des hommes. La conscience ne garde pas toujours le silence quand on veut le lui imposer. Telle jeune fille flirtait avec les garçons avant son mariage, tandis que son mari s'était abstenu de toute relation sexuelle avec les filles. Elle le lui avait confessé, mais le sentiment de sa culpabilité la poursuivait. Elle ne parvenait pas à se pardonner sa faute. Tout était mal interprété et donnait lieu à des scènes de ménage : « Tu me méprises à cause de cela! Tu me traites comme un chien, parce que tu n'as aucun respect pour moi! ». Constamment sa faute l'entraînait loin de son mari. La foi chrétienne enseigne que l'homme a tout à perdre lorsqu'il agit contre sa conscience et qu'il se prive inévitablement du bonheur et change la grâce de Dieu en réprobation. Ainsi, la chasteté avant le mariage, même durant les fiançailles, est le meilleur garant du bonheur conjugal. L'une des sources les plus profondes de confiance réciproque est la certitude que l'autre sait contrôler ses impulsions et les mettre au service d'un authentique bonheur conjugal. C'est à ce prix-là que les fiançailles seront une période de joie intense, une semence d'amour en vue d'une récolte heureuse dans le lien du mariage.

    C'est aussi à ce prix-là que la venue d'un bébé épanouit le couple. Si la grossesse a lieu au cours du mariage, sa venue est le point culminant, le couronnement de la vie de femme. Elle aura alors un léger pressentiment de ce que signifie « participer à la création de Dieu ». Pour une femme, il n'y a pas d'expérience semblable à celle-là. Elle a appris ce que signifie aimer et être aimée. Dans la sécurité que procure le mariage et la certitude d'être bénie par Dieu, elle découvre à l'approche de la maternité un puits insoupçonné de tendresse et d'amour désintéressé. Elle se sent alors pleinement femme. Quel dommage, quelle tragédie de devoir accueillir un enfant comme un accident de parcours, sujet de honte, la redoutable concrétisation d'une peur.

    Dieu ne veut pas qu'une femme devienne mère de cette manière. Et ce n'est pas ainsi qu'un enfant veut être engendré et accueilli. Les joies de la maternité ne sont réellement possibles que dans le mariage. Lorsque l'acte sexuel est l'expression consciente du désir de donner la vie, il atteint les beaux sommets d'un bonheur immense.

    Il est vrai qu'on peut régler certains de ces désagréments par l'avortement. Tant de gens y ont recours ! Pour le chrétien, il s'agit là d'une solution inadmissible ! N'essayons pas de nous sortir d'une faute par une autre faute. Avorter signifie éliminer la vie d'un être que Dieu est en train de créer, et cet être reste votre enfant. Pour le croyant, une situation n'est jamais désespérée. Dieu est un recours qui ne manque jamais dans la détresse. Si le couple a commis quelque faute, Dieu sera son refuge. C'est auprès de lui qu'il trouvera le pardon et la force de lui plaire, de le suivre, et d'accomplir toutes choses dans la confiance.

  • Avant de lire ce qui suit, dites ce que vous pensez des unions libres en expliquant et en vous efforçant de justifier votre point de vue :





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    V. Vivre ensemble sans être mariés ?

    Nous avons parlé dans le chapitre précédent des fiancés qui ont des relations sexuelles avant de se marier. Le sujet que nous allons aborder maintenant est différent. Il s'agit des unions libres ou du concubinage, c'est-à-dire de la situation dans laquelle se trouvent ceux qui vivent maritalement sans être mariés, soit qu'ils excluent d'emblée le mariage, soit qu'ils envisagent d'en contracter un par la suite et de « régulariser ainsi leur situation ». Le Petit Larousse définit le concubinage ou l'union libre comme l' « état d'un homme et d'une femme qui vivent ensemble sans être mariés ». C'est là une définition extrêmement générale qui englobe plusieurs cas de figure possibles. Par exemple ce qu'on appelle la « cohabitation juvénile », le fait que deux jeunes vivent ensemble sans aucun projet de mariage. Ils s'aiment et vivent donc ensemble aussi longtemps qu'ils en éprouvent l'envie. Il n'existe aucun engagement d'aucune sorte. Ils se réservent et s'octroient mutuellement la liberté de changer de partenaire dès qu'ils le voudront. Il y a d'autre part le mariage à l'essai. Sans doute envisage-t-on le mariage, mais on veut d'abord voir « si ça marche » et si on est fait pour le mariage. Si l'expérience n'est pas concluante, on se sépare pour tenter sa chance avec un autre partenaire. C'est une union libre qui peut déboucher sur un authentique mariage, conclu devant le maire et éventuellement célébré à l'Eglise, mais elle peut aussi être rompue à tout moment. Il y a enfin le cas des concubins qui souhaitent sincèrement rester unis, mais qui veulent aussi, en cas d'échec, éviter tous les désagréments et le traumatisme d'un divorce 17 ou qui, pour des raisons idéologiques, estiment que leur union ne regarde qu'eux-mêmes et considèrent le passage à la mairie et à l'Eglise comme une formalité inutile et, pour eux, dénuée de sens.

  • La situation présente :
  • Le concubinage a certes toujours existé, mais jamais il n'a connu l'ampleur actuelle qui fait de lui un véritable phénomène de société 18. Sur la base du recensement de 1954, on avait pu évaluer approximativement la cohabitation hors mariage à moins de 3% des couples 19. Depuis 1964, ce pourcentage a considérablement augmenté. C'est ainsi qu'en 1970, 394.000 mariages ont été célébrés en France, tandis qu'en 1988 on n'en comptait plus que 273.000. Une enquête de l'INSEE montre que, sur 13.200.000 couples en 1985, 1 million, soit 7,5%, n'étaient pas mariés. Ce taux atteint 35% parmi les couples de 21 à 24 ans 20. Ces données constituent une moyenne. Le phénomène de la cohabitation, en effet, est nettement plus important en région parisienne qu'en province, ou dans les grandes villes qu'à la campagne. Le taux d'illégitimité, c'est-à-dire la proportion de naissances hors mariage par rapport aux naissances dans les couples mariés, a augmenté dans des proportions semblables. Entre 1977 et 1988, il passa de 8,5% à 25%. Il est vrai que beaucoup d'enfants illégitimes ne le restent pas toute leur vie. Les légitimations par un mariage subséquent sont devenues fréquentes.

    La cohabitation communément pratiquée aujourd'hui est une cohabitation dite de pure volonté, par opposition à la cohabitation de nécessité ou de coutume. On pèse les avantages et les inconvénients fiscaux et sociaux. On constate surtout qu'il est beaucoup plus simple et plus facile de sortir d'un concubinage que d'un mariage. Tant de mariages débouchent sur un divorce 21 . On est si peu sûr de ses sentiments à une époque de libération des moeurs où on pratique les relations sexuelles à un âge de plus en plus précoce et, souvent, avec des partenaires multiples, avant de se lier à une personne , tandis qu'il faut de plus en plus de temps pour parvenir à une autonomie financière.

    Un autre facteur déterminant est l'idéologie contestataire qui vise en première ligne l'institution sociale du mariage. Pourquoi mêler la société, une société au demeurant de plus en plus controversée, à ce qui est un acte d'amour entre deux individus ? D'autre part, la célébration du mariage en mairie est perçue comme un acte du pouvoir, pouvoir souvent systématiquement contesté, rejeté, méprisé ou tout simplement ignoré. Passé le cap de la contestation et une fois parvenus à l'autonomie, beaucoup de couples de cohabitants ayant constaté la solidité de leurs liens finissent pas se marier. Souvent à la naissance du premier enfant ou au moment d'accéder à la propriété.

  • Le désarroi d'un pasteur :
  • « Ma paroisse part complètement à la dérive. Je ne maîtrise plus la situation ! » Telle était la plainte d'un pasteur constatant que les cinq derniers couples qui l'avaient contacté en vue d'une bénédiction nuptiale avaient déjà vécu maritalement avant de se marier. Quand il leur dit que ce n'était pas là ce que Dieu attendait d'eux, ils avaient pris un air indigné et eu un mouvement de recul. De même leurs parents qui ne comprenaient pas une telle réaction de sa part. Ici et là, des familles quittent leur paroisse parce qu'elles estiment qu'il n'est pas du devoir de leur pasteur de faire la morale à leurs enfants sous prétexte qu'ils cohabitent sans être mariés.

    Beaucoup d'autres parents, au contraire, vivent comme une réelle épreuve le fait que leurs enfants ne se conforment pas à l'enseignement traditionnel de l'Eglise, rejettent le bien-fondé de cet enseignement et remettent en question ce qu'elle a toujours affirmé concernant les relations sexuelles avant et en dehors du mariage et sur le caractère sacré du lien conjugal. Serait-ce que la société dans laquelle nous vivons récolte ce qu'elle a semé, les fruits de la permissivité dont elle fait preuve en matière de sexe et de la méconnaissance, voire du mépris du caractère sacré et indissoluble du mariage ?

    Combien y a-t-il en France de couples vivant maritalement sans être mariés ? Le nombre de partenaires sexuels non mariés, de gens qui se mettent en ménage sans passer devant le maire et encore moins devant le curé et le pasteur, est en augmentation constante, même si par ailleurs le pourcentage de ceux qui finissent par « régulariser leur situation » augmente lui aussi. Selon des statistiques officielles, 98% des couples en Suède passent par une phase de cohabitation avant de se marier. On n'en est peut-être pas encore là en France, mais la tendance est la même.

    Il y a à cela des raisons diverses et variées. Un jour, une mère en détresse vint trouver son pasteur avec sa fille de 13 ans, parce que celle-ci projetait de se mettre en ménage avec son copain âgé de 20 ans. Elle-même savait que son mari avait une maîtresse et qu'il envisageait le divorce. Pour ce qui est de sa fille aînée, elle avait divorcé peu de temps après son mariage. Quant à sa gamine de 13 ans, elle affirmait ne pas croire en Jésus-Christ ni dans les vertus du mariage ; elle ne croyait surtout pas en la solidité et la permanence de ce lien. On comprend bien sûr la détresse de cette mère.

    A l'autre bout de l'échelle des âges, des couples de retraités se constituent sans se marier pour ne pas perdre quelques avantages sociaux, telle que la pension de réversion des veuves, ou faire des économies en matière d'impôts. Les mobiles ne sont absolument pas les mêmes, mais il y a là aussi le même comportement qui enfreint l'enseignement traditionnel de l'Eglise concernant le mariage et ses engagements.

    D'une façon générale, cependant, on n'a rien contre le mariage. La plupart des jeunes cohabitants envisagent peut-être même de se marier. Un jour ou l'autre, quand ils se sentiront mûrs pour cela et qu'ils auront constaté que « ça marche » et qu'ils sont faits pour vivre ensemble de façon durable. Selon des certaines statistiques, chez les jeunes cohabitants issus de familles chrétiennes, ayant et désirant conserver des liens avec l'Eglise, la cohabitation dure en moyenne 18 mois avant de déboucher sur le mariage. Il semble qu'elle devienne de plus en plus une étape sur le parcours qui conduit un garçon et une fille au mariage, une phase intermédiaire entre la naissance de leur amour et leur union officielle. Vivre ensemble est devenu dans notre société une chose tout à fait naturelle qui n'attire plus aucune réprobation et a cessé de faire jaser les commères. Elle est même encouragée par de nombreux parents. C'est devenu un comportement normal, une expression parmi d'autres du droit de chacun de faire ce qu'il veut aussi longtemps qu'il ne nuit pas à autrui.

  • Le plan de Dieu :
  • Dieu n'a pas créé l'homme et la femme pour qu'ils vivent dans la recherche de leur seul plaisir, de leur satisfaction personnelle, mais pour qu'ils vivent en communion entre eux et avec leur Créateur. La création dont la Genèse nous dit qu'elle était bonne devint très bonne quand Dieu façonna l'homme et la femme et leur insuffla son souffle de vie 22.

    Sexe, mariage et famille ont été souillés par la chute et entraînés dans le péché. Genèse 3 nous montre le premier couple humain aliéné par sa désobéissance. Adam et Eve se cachent, car ils sont nus et en ont honte. Ils ont surtout honte d'être confrontés avec Dieu. Leur transgression de son commandement les affecte jusque dans leur amour et la confiance qu'ils se doivent, Adam accusant Eve, et en dernière analyse Dieu lui-même, de l'avoir séduit en la lui donnant pour compagne. Mais le Seigneur ne les abandonne pas à leur misère. Il va à leur recherche, reste en relation avec eux, réinstaure la communion en leur annonçant un Sauveur et en leur pardonnant leur faute. Il n'abandonne pas ses créatures.

    Bien que la société inspire aux hommes de la désaffection et bien des suspicions à l'égard du mariage, les gens continuent d'aspirer à cette union entre homme et femme qu'ils souhaitent en fait durable. Tout garçon et toute fille normalement constitués désirent bâtir un nid où on donne naissance à des enfants qu'on élève ensemble et où on partage joies et peines, un lieu d'amour, de confiance, de chaleur et de compréhension où on se sente protégé contre les multiples agressions de l'extérieur. C'est que le mariage est non seulement une institution humaine, régie par le code civil de toute société humaine, mais aussi et avant tout un don du Seigneur. C'est pourquoi l'aspiration à vivre une union solide, cimentée par l'amour, est sans doute inscrite dans le coeur de tout être humain, même si ce don divin fait l'objet de tant d'abus. Il poursuit trois buts qui sont trois sources de bonheur : une communion étroite faite d'affection et de partage, la satisfaction d'un instinct et d'un besoin profondément inscrits dans la nature humaine et enfin le désir de se perpétuer en donnant naissance à des enfants.

    Nous sommes ainsi faits que nous ne pouvons pas vivre dans la solitude et l'ostracisme, mais que nous avons besoin d'autres, surtout de quelqu'un qui nous complète et qui, par cela même, nous permet de nous épanouir. C'est sans doute pour cela que l'enfant est beaucoup plus longtemps dépendant de ses parents que les petits des espèces animales. Il lui faut en moyenne plus de vingt ans pour acquérir son autonomie. Cela signifie aussi que la vie conjugale et familiale n'est pas destinée à nous procurer un bonheur et un contentement égoïstes, mais qu'elle constitue le moyen par lequel, tout en nous épanouissant, nous apportons le bonheur à d'autres.

    Le mariage a trois ingrédients. Tout d'abord, le consentement mutuel 23. Dans la Bible, même le poids de l'autorité paternelle et l'existence de signes providentiels tels que l'exaucement d'une prière ne suppriment pas le choix des intéressés. Rébecca consentit à son mariage avec Isaac 24. Le second ingrédient est l'union qui est à la fois union charnelle et union de vie : « Les deux deviendront une seule chair » 25. Il n'y a pas de mariage sans consommation. Le troisième enfin est la socialité, le caractère social du lien matrimonial. Le mariage n'est ni dans la Bible ni dans aucune société humaine une affaire exclusivement personnelle. Il a partout un caractère public et comporte une dimension sociale 26. La conjonction de ces trois ingrédients fait ce qu'on peut appeler la « plénitude » du mariage qui devient alors source de bénédictions divines.

    Dans le livre du prophète Esaïe, Dieu décrit en ces termes l'amour et la bonté qu'il témoigne à son épouse, le peuple d'Israël : « Ne crains pas, car tu ne seras point confondue. Ne rougis pas, car tu ne seras pas déshonorée. Mais tu oublieras la honte de ta jeunesse et tu ne te souviendras plus de l'opprobre de ton veuvage. Car ton Créateur est ton époux. L'Eternel des armées est son nom, et ton Rédempteur est le Saint d'Israël. Il se nomme Dieu de toute la terre » 27. On trouve des textes semblables chez Jérémie, Ezéchiel et Osée, soulignant combien Dieu est un époux fidèle à son épouse, bien qu'elle l'ait trahi bien des fois. Toujours il est prêt à la consoler quand elle souffre ou l'encourage à revenir auprès de lui.

    C'est aussi l'image que le Nouveau Testament nous donne du mariage. Jésus-Christ est l'époux attentionné et fidèle de son Eglise. Son retour à la fin du monde est assimilé à la démarche du fiancé qui va chercher sa fiancée pour célébrer les noces et s'unir à elle. La vie éternelle promise aux croyants dans l'Evangile est comparée à des noces célestes. Et pour nous expliquer ce qu'est le mariage, le lien qui unit mari et femme, il le compare au lien qui lie le Christ à son Eglise 28. C'est dire l'immense bonheur promis aux couples qui vivent leur union dans la foi en Christ et en communion avec lui !

  • Qu'est-ce que la Bible enseigne concernant les relations sexuelles ?
  • Nous avons vu que le mariage est d'institution divine et, lorsqu'il est vécu dans l'obéissance au Seigneur, source de joie, d'épanouissement et de bonheur. C'est vrai du mariage dans son intégralité, et en particulier aussi des relations sexuelles entre époux. Ce qui ne signifie pas que les époux, fussent-ils chrétiens, ne puissent pas rencontrer de problème sur le plan sexuel. Mais c'est là une autre réflexion. Notre propos ici est de démontrer la thèse suivante : L'Eglise chrétienne est fidèle à l'Ecriture Sainte lorsqu'elle enseigne que les relations sexuelles conformes à la volonté de Dieu sont celles vécues dans le mariage et seulement dans le mariage.

    Parmi les dix Commandements, il en est un qui concerne le mariage, le sixième : « Tu ne commettras point adultère ». C'est une condamnation sans appel de l'adultère que le Petit Larousse définit ainsi : « Violation du devoir de fidélité né du mariage » 29 . Il y a adultère quand un homme marié est infidèle à sa femme ou lorsqu'un homme, marié ou non, incite quelqu'un à être infidèle à son conjoint. Et ce qui est vrai de l'homme l'est bien sûr aussi de la femme. Dans le premier cas, on brise son mariage ; dans le second, on rompt celui le mariage d'autrui. La situation est claire et ne nécessite aucun commentaire. Briser son propre mariage ou celui d'autrui, c'est porter atteinte à ce que Dieu lui-même a institué.

    Cependant, Dieu ne condamne pas seulement l'adultère, mais aussi toute forme de relations sexuelles illicites et, d'une façon générale, toute pensée et tout comportement impurs. Aussi Luther explique-t-il le 6 Commandement de la façon suivante : « Nous devons craindre et aimer Dieu afin d'être chastes et purs dans nos pensées, dans nos paroles et dans nos actes, et de nous aimer et nous honorer dans le mariage ». La Bible emploie à ce sujet différents termes qui varient aussi selon les traductions 30 tels que les mots débauche, dérèglement, dépravation, inconduite ou impudicité. Le mot le plus couramment utilisé dans l'original grec du Nouveau Testament est le substantif « porneia » ou l'adjectif « pornos », ce qui a donné en français « pornographie » ou « porno ». Mais le sens du terme grec n'est pas nécessairement celui de son équivalent français. Il désigne dans son acception la plus stricte la prostitution, c'est-à-dire l'amour vénal, celui qui s'achète. Comme si on pouvait acheter l' « amour » Dans un sens plus large, il désigne chez un homme marié l'infidélité conjugale, le fait de coucher avec une autre femme que la sienne, et vice versa. Enfin, il dénote tout comportement sexuel illicite 31.

    Le chrétien est tout entier, y compris avec son corps, le temple du Saint-Esprit et un membre du Christ (1 Corinthiens 6 :15.19). Dieu lui demande donc de le préserver de toute souillure et de le garder dans la sainteté, et c'est ce que lui-même souhaite de tout son coeur. Et quand ce serait au prix d'un combat quotidien. L'Ecriture Sainte est très exigeante en ce qui concerne la pureté sexuelle. Paul affirme qu'il vaut mieux se marier que brûler (1 Corinthiens 7 :9) et demande, en raison des risques d' « inconduite », « que chacun, ait sa femme et que chaque femme ait son mari » (1 Corinthiens 7 :2). On notera qu'il parle de mariage et non d'union libre ou de cohabitation. Avoir une « petite amie » ou un « copain » est considéré aujourd'hui par la plupart des gens comme la solution pour satisfaire ses besoins sexuels, mais ce n'est pas celle préconisée par l'apôtre.

    Qu'est-ce que des relations sexuelles illicites, contraires à la volonté de Dieu ? Nous ne parlerons pas de l'homosexualité et encore moins de la zoophilie. Le message de la Bible à ce sujet est on ne peut plus clair 32. Les seules relations sexuelles que nous envisageons ici sont celles qui unissent un homme à une femme. Le lieu que Dieu a prévu, institué et voulu pour elles est le mariage. Pourquoi ? Pourquoi faut-il pour cela le cadre du mariage à l'exception de toute autre forme d'union ? Parce qu'à la différence de tous les autres types d'union, le mariage n'est pas une « union libre », mais une union qui repose sur un engagement. A la base même du mariage, et c'est ce qui le constitue, ce sans quoi il n'y a pas de mariage, se trouve une promesse, une alliance, ce que la Bible appelle une alliance. Il s'agit d'un lien librement consenti, d'une promesse publiquement exprimée et, dans notre pays du moins, dûment ratifiée par une signature apposée dans le registre des mariages de nos mairies et à l'Eglise. C'est toute la différence entre le mariage institué par Dieu et les différents types de cohabitation qu'on lui substitue de nos jours et qui jouent par « tacite reconduction », aussi longtemps que « ça marche » et qu'on a envie de rester ensemble.

    L'apôtre Paul écrit : « Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme comme Christ est le chef de l'Eglise, qui est son corps et dont il est le Sauveur Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l'Eglise et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l'avoir purifiée par l'eau et la Parole, pour faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Jamais personne, en effet, n'a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ l'a fait pour l'Eglise, parce que nous sommes membres de son corps. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l'Eglise. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari » (Ephésiens 5 :22-33). Texte grandiose montre ce qu'est l'essence du mariage. Si celui-ci est comparé aux relations qui unissent le Christ à son Eglise, c'est d'une part parce qu'il est caractérisé par un amour sans failles, un amour total et durable, qui ne recule devant aucun sacrifice, et d'autre part parce qu'il a pour fondement une alliance qui ressemble à celle qui unit le Christ à son Eglise et qui doit refléter cette dernière dans la vie du couple. C'est ce qui différencie le mariage profondément de toute forme d'union libre. Certes, le mariage revêt des formes diverses liées aux traditions et qui font partie du patrimoine culturel des peuples. Mais il est dans tous les cas et sous toutes les latitudes une alliance dûment contractée devant les autorités qui, dans une civilisation donnée, sont reconnues compétentes pour cela. C'est dans ce cadre que sont appelées à s'exercer les relations sexuelles. Ni le concubinage ni l'union dite libre ne remplissent la fonction que Dieu a assignée au mariage et ne sauraient donc lui être assimilés.

    La loi et la coutume en Israël exigeaient par ailleurs la chasteté avant le mariage, et si elle insiste particulièrement sur celle des jeunes filles, c'est parce que, à la différence de celle des garçons, elle est contrôlable. Une jeune fille habitant sous le toit de ses parents se devait de parvenir vierge au mariage. Aussi tout homme ayant séduit une jeune fille était-il tenu de l'épouser et de verser la dot requise. Le père avait toutefois la possibilité de s'opposer à un tel mariage (Exode 22 :15.16). La loi de Moïse évoque aussi le cas du jeune époux qui constatait durant la nuit de noces que son épouse n'était pas vierge. Il pouvait, s'il le souhaitait, décider de l'accuser, preuve à l'appui, de non-virginité. C'est exactement ce que Joseph, le fiancé de Marie, aurait pu faire. Mais étant « un homme de bien », il ne voulait pas la diffamer et se proposait donc de « rompre secrètement avec elle », en renonçant à un procès qui aurait débouché, en des temps plus reculés, sur la lapidation de sa fiancée (Matthieu 1 :18.19 ; Deutéronome 22 :20.21) 33. A la différence de ce qui se pratique couramment dans d'autres religions, rien ne permet d'imaginer que garçons et filles étaient traités différemment sur le plan sexuel et que les garçons jouissaient de privilèges ou de libertés qui étaient refusés aux filles. Ce qui était moralement inacceptable pour les filles l'était tout autant pour les garçons 34.

    Un autre texte de la Bible montre à quel point la virginité jusqu'au jour du mariage était considérée par les croyants de l'époque et demeure donc quelque chose d'infiniment précieux et de sacré. C'est cette phrase admirable de l'apôtre Paul, célibataire endurci : « Je suis jaloux à votre sujet d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure » (2 Corinthiens 11 :2). Virginité, fiançailles et mariage sont les trois volets d'un triptyque divin riche de bénédictions. Voilà qui constitue le miroir, le reflet, l'image de l'union de Dieu avec son peuple, du Christ avec son Eglise. On ne le dira jamais assez !

    On a l'habitude de dire qu'il importe fort peu d'être marié aux yeux de l'Etat, du moment qu'on l'est devant Dieu. Dieu cependant nous fait vivre en société, au milieu des hommes, et a confié à chacun de nous des responsabilités qui dépassent de loin les limites de son territoire personnel et de sa famille. Le mariage est d'institution divine. Il est, selon l'Ecriture, un lien qui unit mari et femme pour la vie tout entière et dont le fondement sont l'amour et la fidélité réciproques. La Bible n'en dit pas plus. Mais comme la famille est la plus petite cellule de la société, le mariage a des dimensions sociales. C'est pourquoi, Dieu laisse aux autorités civiles le soin de légiférer à ce sujet pour protéger les époux contre toute forme de convoitise et d'atteinte à l'intégrité de leur couple et à leurs biens. Voilà pourquoi il existe dans toutes les sociétés humaines des lois interdisant le mariage en dessous d'un certain âge et à certains degrés de consanguinité, octroyant dans des circonstances précises un droit de veto 35, sauvegardant, en cas de divorce, les droits de chacun des conjoints et veillant à l'avenir de leurs enfants. Il existe dans toute société humaine un acte civil sanctionnant le mariage.

    Aussi les chrétiens renoncent-ils à une union dite sauvage. Ils le font pour les raisons suivantes : 1) Ils ne veulent pas vivre dans le mensonge et la duplicité, faire croire qu'ils sont seuls dans la vie alors qu'ils ne le sont pas, ni jouir de privilèges qui sont en principe réservés aux gens mariés. 2) Ils savent qu'à la base du mariage institué par Dieu, il y a un engagement d'amour et de fidélité qu'on ne prend pas dans la clandestinité et auquel ceux qui décident de cohabiter se soustraient sans doute en règle générale. 3) Ils reconnaissent les compétences et les responsabilités des autorités civiles et veulent les honorer.

    Du fait que l'Etat légifère sur le mariage, mais n'a pas de pouvoir sur la conscience des individus, les relations sexuelles avant et en dehors du mariage et les unions dites libres échappent à sa compétence et lui interdiraient toute intervention au cas où il voudrait intervenir. Respectueux de l'institution divine, les chrétiens renoncent, par amour pour le Seigneur et la volonté qu'il a exprimée dans sa Parole, à faire usage d'une possibilité dont les incroyants ne se privent pas, car leurs critères d'action ne sont pas ceux du monde.

    Cela dit, les frontières ne sont pas toujours aussi nettes que cela. D'un côté, le mariage a perdu, de nos jours, une bonne partie de sa solidité. Par ailleurs, le concubinage s'est acheminé vers une reconnaissance sociale et même juridique. C'est une entité reconnue par la Sécurité Sociale et le fisc. On retrouve, au moins dans certaines formes de concubinage, les trois ingrédients du mariage, même si c'est à des degrés divers. L'union charnelle, c'est-à-dire la consommation, est là. Le consentement mutuel manifestement aussi, mais sans engagement formel et entier. Il n'est là que partiellement et de façon bien imparfaite. Quant à la dimension sociale de l'union, elle n'est certes pas honorée comme elle devrait l'être, mais beaucoup de concubins ont fait « valider » leur situation auprès de l'administration. On n'est pas loin du concubinage romain, de ce mariage de « seconde zone » dont devaient se contenter les citoyens romains quand ils se liaient à des femmes d'un rang social inférieur. Leur union était légale, mais avait des effets civils moindres 36. L'Eglise ancienne avait reconnu un tel concubinat comme un mariage vrai et valide 37. Seulement, et la différence est de taille, le concubinat romain était dans certains cas la seule forme de mariage possible, tandis que la cohabitation pratiquée de nos jours n'a pas cette excuse et relève d'autres considérations. L'Eglise ne peut donc pas la reconnaître et l'approuver sans plus.

    Cependant, l'analyse faite ci-dessus permet peut-être d'en mieux situer la carence. Il y a cohabitants et cohabitants. Il y a les unions passagères sans autre fondement que le désir de vivre provisoirement ensemble, unions dissoutes au gré des circonstances, et les unions durables bâties sur un amour fidèle. Les cohabitants qui pratiquent ce deuxième type d'union pèchent-ils parce qu'ils « font l'amour » en dehors du mariage ou parce qu'ils ne vont pas jusqu'au bout de leur union et ne scellent pas leur alliance dans la forme prévue par le magistrat ? Pèchent-ils parce qu'ils font quelque chose qu'ils ne doivent pas faire, ou au contraire pèchent-ils parce que, pour des raisons qui ne sont pas légitimes, ils ne font pas tout ce que Dieu leur demande de faire ?

  • Que peut-on faire pour inverser le cours des choses ?
  • Les pasteurs et les parents qui ont affaire à des jeunes et des moins jeunes vivant maritalement portent un lourd fardeau. Parfois ils ont l'impression que, quoi qu'ils fassent, ils sont impuissants et tous les efforts qu'ils déploient inutiles. Ils baissent les bras en constatant que c'est dans l'air du temps et que, tôt ou tard, les jeunes chrétiens finissent par faire ce que presque tout le monde fait autour d'eux. C'est une erreur.

    L'Eglise doit d'abord, quoi qu'il advienne, rendre un clair témoignage à l'enseignement de l'Ecriture Sainte, à la volonté de Dieu qui s'y exprime. Il faut prêcher sans équivoque la volonté divine concernant le mariage, seul lieu légitime de l'union charnelle. Il faut donc aussi reprendre, réprimander, appeler à la repentance, en rappelant aux cohabitants, même à ceux qui cohabitent de façon durable et fidèle, quasi-matrimoniale ou conjugale, que leur situation se trouve en deçà de ce que le Seigneur a institué et voulu pour les hommes. Il faut, avec bonté, douceur et patience, mais aussi avec toute la clarté voulue, leur demander de le reconnaître, de s'en repentir et d'y mettre fin. Quant aux cohabitants qui se convertissent à Dieu, s'intéressent à l'Eglise et veulent s'y rattacher, il faut leur demander de remédier à l'imperfection de leur lien, de combler le déficit de leur engagement et de la dimension sociale de leur union, et de régulariser leur situation en passant devant « Monsieur le Maire ». Leur admission dans l'Eglise doit rester conditionnée par cette démarche librement consentie dans la reconnaissance et l'acceptation obéissante et confiante de la volonté de Dieu.

    Et puis, il y a les situations plus complexes, l'empêchement matériel ou juridique, les difficultés qu'engendrerait le renoncement à une pension de réversion, peut-être aussi, dans certains cas, le divorce qu'on ne peut pas obtenir et qui rend un remariage impossible, et tant d'autres situations douloureuses et parfois inextricables qui n'existeraient pas si nous ne vivions pas dans un monde marqué par le péché et l'injustice. Faut-il exiger de tels concubins qu'ils régularisent leur union coûte que coûte ou qu'ils y mettent fin, ou bien l'hypothèse du « mariage imparfait » autorise-t-elle l'Eglise dans des situations bien particulières à « fixer la barre moins haut », en renonçant à des exigences pourtant reconnues comme bibliques ? Qu'est-ce qui est le plus grave ? Briser le lien imparfait, mais qui se veut un lien d'amour et de fidélité, ou accepter que les concubins en question, malgré leur désir sincère, ne puissent pas le parachever et le régulariser ? Nous nous situons là dans les zones particulières où il ne nous appartient pas de trancher de façon magistrale, mais où seule la cure d'âme exercée par l'intermédiaire du pasteur à qui l'Eglise a confié cette responsabilité permet de discerner ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas et ce qu'on peut légitimement exiger d'un couple qui veut se mettre en règle avec Dieu pour pouvoir se réjouir de ses promesses et avoir l'âme en paix.

    Mais il n'y a pas que l'enseignement et la nécessaire discipline. Que l'Eglise tout entière, les pasteurs et les parents confrontés à ce problème continuent aussi de rendre témoignage à la bonté de Dieu, celle qu'il nous révèle en nous offrant sa grâce et son pardon en Jésus-Christ, et celle qu'il nous manifeste quand il nous donne la possibilité d'oeuvrer au bonheur des autres. Pasteurs et parents sont appelés à montrer à ceux qui vivent maritalement en dehors des liens du mariage les obstacles inutiles qu'ils placent sur leur chemin et les bénédictions auxquelles ils renoncent.

    Quant aux chrétiens qui se sont engagés sur la voie de la cohabitation, ils feraient bien d'aller voir leur pasteur et de parler avec lui du choix qu'ils ont fait, de ce qu'il signifie pour eux-mêmes et pour leur partenaire, des implications de ce choix sur les liens qui les unissent aux membres de leur famille, à leurs frères et soeurs dans la foi et à leurs amis. Qu'ils s'interrogent aussi sincèrement pour savoir où ils en sont avec Dieu.

    Nous pouvons tous lutter contre la tendance actuelle en honorant le mariage, aussi bien par le témoignage de nos lèvres appelées à glorifier cette institution divine en en parlant dans les termes avec lesquels le fait la Bible, que par celui de nos gestes et de tout notre comportement. S'il est facile d'agir de manière à déconsidérer et dévaluer le mariage, le chrétien peut faire beaucoup aussi pour l'exalter et montrer tout ce qu'il a de beau et en quoi il est source de bonheur et de bénédictions. En reconnaissant en Jésus-Christ le seul Sauveur du monde et un merveilleux modèle de générosité et de bonté et en croyant à la puissance du Saint-Esprit agissant dans l'Evangile, les chrétiens sont la lumière du monde et le sel de la terre. Le témoignage de leurs lèvres est véridique et ne devrait être contredit en rien par leurs faits et gestes. En confessant la beauté et le bonheur d'un mariage béni par le Seigneur, nous rendons aussi un bon témoignage à nos enfants qui chercheront à discerner et à accomplir dans leur vie la volonté de Dieu.

     


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    3-Janvier-2003, Rev. David Milette.