LES PARABOLES DU SEIGNEUR, par Dr. Wilbert Kreiss - index
LE PERE ET SES DEUX FILS: Matthieu 21:28-32
Jésus a réduit les sacrificateurs et les membres du sanhédrin au silence, leur a montré l'impiété de leur coeur et va leur raconter maintenant une parabole qui débouche sur une question dont la réponse est évidente et qu'il invitera ses auditeurs à appliquer à eux-mêmes. Ceux-ci manifestement ne devinent pas à quoi ils s'engagent en répondant à sa question (V.31 a). Jésus transformera leur réponse, purement objective, en une terrible constatation (V.31 b). On admirera la maîtrise pédagogique du Seigneur.
Que vous en semble? Un homme avait deux fils:
Jésus commence par une question, mobilisant ainsi ses interlocuteurs. Cf. Matthieu 17:28; 18:12. Ils sont invités à trancher. Un homme avait deux fils. Il envoya le premier travailler dans la vigne qui représente toujours, dans les paraboles du Christ, le Royaume de Dieu. Nous sommes par la foi enfants de Dieu et membres de son Royaume. Nous sommes donc appelés à y vivre et à y oeuvrer, à y produire les fruits de la foi.
"Je ne veux pas". Ensuite, il se repentit:
La réponse du premier fils fut un refus brutal et catégorique. Il ne chercha aucune excuse et ne joua pas à l'hypocrite, mais se révolta ouvertement. Puis il regretta ce qu'il avait dit et eut des remords. Il comprit que son attitude avait été méchant, changea de sentiments et se rendit dans la vigne, se comportant en fils obéissant et soumis.
Le père envoya aussi son deuxième fils dans la vigne. Tous les deux devaient y travailler. Il y a dans le Royaume de Dieu de la place pour tous les hommes. L'invitation, l'appel est aussi sérieux pour les uns que pour les autres.
"Je veux bien, seigneur". Et il n'alla pas:
Il ne conteste pas, ne tergiverse pas. Il est immédiatement d'accord. On s'attend donc à le voir revêtir son bleu de travail, prendre ses outils et se rendre dans la vigne. Mais il n'en est rien. Sa promesse avait été un mensonge.
Et maintenant on s'attendrait à voir entrer en scène un troisième fils, le fils modèle, celui qui promet et qui s'exécute. Mais ce fils apparemment n'existe pas, pas plus qu'il n'existe dans la parabole du fils prodigue. Il n'y a pas de saints dans le Royaume de Dieu. Il y a là des gens qui sont à la fois pécheurs et justes, mais personne n'y est sans péché.
Lequel des deux a fait la volonté du père?
La réponse à cette question est évidente, et les auditeurs de Jésus ne s'y trompent pas. Le Christ ne demande pas qui a bien répondu au père, mais qui a fait sa volonté. Sans le savoir, les membres du sanhédrin prononcent leur propre condamnation. En cela ils ressemblent à David qui, en répondant au prophète Nathan: "Cet homme mérite la mort", s'était lui-même condamné à mort (2 Samuel 12:5).
Les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu:
Jésus prend ses interlocuteurs au mot. Il leur applique sans ménagement la réponse qu'ils lui ont donnée. Quoiqu'ayant promis de faire la volonté du Père céleste, ils ne l'ont pas faite. Les publicains et les prostituées ont fait le contraire: ils ont vécu dans le refus de la volonté de Dieu, dans le péché, mais ils se sont repentis et ont changé de conduite. Ils les précéderont donc dans le Royaume de Dieu. Les pharisiens, scribes et membres du sanhédrin avaient, sans le savoir, acquitté ces gens de mauvaise vie et s'étaient, toujours sans le savoir, condamnés sans appel. Ils ont, comme le deuxième fils, dit oui à la volonté de Dieu, mais n'ont pas obéi. Quand on confesse de la bouche et qu'on renie par l'acte, on agit en menteur et hypocrite.
La voie de la justice:
L'enseignement de Jean-Baptiste, le baptême qu'il administra et la vie qu'il mena manifestèrent la justice de Dieu, tout ce qui est conforme à sa volonté, ce qu'il veut offrir à l'homme et ce qu'il attend de lui en retour. Il prêcha la repentance et la foi au Messie promis par les prophètes et enfin venu, n'épargnant aucun de ses auditeurs, disant à chacun ce qu'il avait besoin d'entendre et ce qu'il devait faire pour échapper à la colère à venir. Mais les chefs spirituels, les leaders des Juifs, les enfants chéris de Dieu qui se prenaient pour l'élite religieuse et morale du peuple ne crurent pas. Ils refusèrent de se repentir et de se faire baptiser. Cf. Luc 7:30. En un mot, ils refusèrent d'entrer dans la vigne, dans le Royaume de Dieu.
Les publicains et les gens de mauvaise vie, eux, firent le contraire. Après avoir vécu dans le péché et le mal, ils se repentirent à la prédication de Jean-Baptiste et se firent baptiser (Luc 7:29).
Vous, qui avez vu cela...:
Les pharisiens et les scribes, ayant assisté à la conversion des publicains et des prostituées et constaté ainsi la puissance de l'Evangile, son grand pouvoir de régénération et de sanctification, auraient pu se repentir. Mais ils ne l'ont pas fait. Ils auraient eu deux raisons de croire Jean-Baptiste: d'une part, le contenu de son message et l'exemple qu'il leur donnait; d'autre part, les effets salvifiques de ce message sur les publicains et les gens de mauvaise vie.
Thèmes de réflexion:
Questions de révision et exercices: