LES PARABOLES DU SEIGNEUR, par Dr. Wilbert Kreiss - index
LE FILET: Matthieu 13:47-50
C'est la dernière des sept paraboles de Matthieu 13. Elle résume toute l'histoire du Royaume de Dieu.
Le royaume des cieux est encore semblable à un filet:
Ce n'est pas le petit filet de celui qui va pêcher tout seul dans sa barque, mais, comme le mot grec l'indique, le grand filet lesté de poids qui exige la présence d'au moins deux embarcations et de bras solides et nombreux. Ce filet est l'Evangile, et l'eau dans laquelle il est jeté, le monde. Il ramasse des poissons "de toute espèce". C'est ainsi que l'Evangile est annoncé à tous et appelle au salut des hommes de toutes sortes, sans distinction de sexe, de race, de langue, de couche sociale, etc. Dieu a confié ce filet à tous ceux qui annoncent son Evangile. Prêcher l'Evangile, c'est, nous l'avons vu en étudiant d'autres paraboles, ensemencer un champ ou préparer de la farine. C'est aussi partir à la pêche.
Ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais:
Scène courante dans la vie des pêcheurs. Les vases correspondent au grenier où on amasse le blé (Matthieu 13:30), aux demeures dans la maison du Père (Jean 14:2), aux tabernacles éternels (Luc 16:9). Tous les poissons ne sont pas bons à manger ou ne peuvent pas être commercialisés. Il y en a qui sont "sans valeur" (traduction littérale). Ou bien leur chair n'est pas spécialement bonne, ou bien ils sont si difficiles à défaire de leurs arêtes que personne n'en veut.
Il en sera de même à la fin des temps:
Prêcher l'Evangile, offrir le salut au monde, y inviter tous les hommes, sans distinction aucune, c'est notre affaire, la mission que Dieu nous a confiée. Par contre, séparer les justes des injustes, conduire les uns dans le ciel et les autres dans la damnation, c'est l'affaire du Christ ou la mission qu'il confie aux anges, et cela ne se fera pas avant la fin du monde (Matthieu 13:41.42; 25:31). L'Eglise, l'assemblée des croyants se trouve au milieu des hommes, dans ce monde.
La parabole précédente parlait des "fils du royaume" et des "fils du malin". Ici, il est question des bons poissons et des mauvais, des méchants et des justes. Là où passe l'Evangile, il y a des croyants et des incroyants. Dans ses mailles on trouve les uns et les autres. On les retrouve donc dans l'Eglise. Non pas dans l'Eglise invisible, peuple de Dieu, dont ne font partie que les vrais croyants, mais dans l'Eglise institution, dans l'Eglise telle qu'elle paraît dans ce monde. En un mot, sur les bancs de nos chapelles, à la table de la Sainte Cène, sur nos registres paroissiaux, dans les listes de paroissiens, parmi les cotisants, parmi ceux qui disent: "Nous sommes des chrétiens". Tous ceux qui sont pris par le filet de l'Evangile confessent la foi chrétienne, mais tous ne sont pas nécessairement de vrais croyants, d'authentiques enfants de Dieu et donc des héritiers du Royaume. Il y a aussi les faux chrétiens, les hypocrites, ceux qui font comme si. Le Seigneur saura reconnaître les siens.
L'Eglise chrétienne doit se séparer des incrédules et des pécheurs notoires, mais l'identification des hypocrites est l'affaire du Seigneur. Elle aura lieu "à la fin du monde". Le dernier verset, avec sa "fournaise ardente" et ses "pleurs et grincements de dents", ne décrit que le sort des "méchants". Celui des justes, connu de tous ceux qui lisent leur Bible, est passé sous silence. La parabole veut avant tout mettre en garde. Elle soulève la question: "Vous tous qui êtes en contact avec l'Evangile, quelle sorte de poissons êtes-vous?" La parabole ne nous dit pas ce qui fait des justes des justes, et des impies des impies. C'est écrit ailleurs, et l'enseignement du Christ est clair à ce sujet: l'entrée dans le Royaume de Dieu se fait toujours par la repentance. Toute proclamation du Royaume de Dieu est un appel à la repentance (Matthieu 3:2; 4:17), une invitation à changer de coeur et de conduite, à recevoir la promesse du pardon et de la justice par la foi en Christ et à devenir ainsi juste devant Dieu. Cf. par exemple Romains 3:21-28. Juste de la justice d'un autre, de la justice parfaite de Jésus-Christ. Voilà qui transforme un coeur et une vie entière. La méchanceté des méchants consiste en ce qu'ils acceptent extérieurement l'Evangile et vont l'entendre, mais refusent de se repentir et de croire en Christ. L'Evangile n'a pas de prise sur leur coeur. Puisse-t-il en avoir sur le nôtre!
Questions de révision et exercices: