COMMENTAIRE SUR PHILIPPIENS, par Dr. Wilbert Kreiss - index
CONCLUSION (4:20-23)
"A notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles! Amen! Saluez tous les saints en
Jésus-Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, et
principalement ceux de la maison de César. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre
esprit!" (4:20-23).
"A notre Dieu... aux siècles des siècles! Amen!" Une belle doxologie qui se raccroche peut-être davantage à ce qui précède qu'à ce qui suit. Mais peu importe finalement! Tout ce que l'apôtre vient d'évoquer et d'écrire est tellement beau que le Seigneur doit en être loué.
Dieu est glorieux en lui-même et n'a pas besoin de nous pour l'être, comme son nom est saint en lui-même, que nous le sanctifiions ou non. Mais il veut être glorifié. Et le chrétien ne demande pas mieux. Il est d'accord pour le faire. Ou alors il n'a rien compris à l'Evangile. Mais dans ce cas, il n'est pas un chrétien... Le croyant ne peut que dire avec l'apôtre: "Amen!", "c'est ce que je crois fermement", "c'est tout à fait vrai!" Il ne peut qu'exprimer sa foi et sa certitude que le Père céleste accepte ses louanges et qu'elles contribuent à le glorifier "aux siècles des siècles". Donc en éternité.
Enfin, pour terminer, quelques salutations. Pour une fois, Paul ne nomme personne, mais y englobe tout le monde. Il salue "tous les saints en Jésus-Christ" qui sont à Philippes, et les salue de la part de "tous les saints" de Rome et surtout ceux qui vivent dans son entourage. En Christ, mais rien qu'en Christ, les croyants sont des saints. Entièrement pécheurs et entièrement saints. Rappelons-nous Philippiens 1:1, et surtout Philippiens 3:4-11. Parmi les "saints" de Rome, il y a "ceux de la maison de César", "ceux qui sont au service de l'empereur" (Bible du Semeur). Eux en particulier saluent les Philippiens, peut-être parce qu'ils peuvent plus facilement que les autres chrétiens de Rome côtoyer l'apôtre. Il ne s'agit pas des membres de la garde prétorienne chargés de le surveiller (1:13), mais de gens appartenant à la maisonnée et la cour de l'empereur. Personnel divers, fonctionnaires, serviteurs et esclaves impériaux, d'origine juive ou païenne, mais figurant parmi les "saints", convertis à Jésus-Christ, justifiés et sauvés, inscrits dans le livre de la vie (4:3).
Et Paul finit son épître comme il l'avait commencée, en souhaitant à ses lecteurs la "grâce du Seigneur Jésus-Christ", cet amour, cette miséricorde gratuite et parfaite que Dieu porte aux hommes en son Fils Jésus et qui est pour eux source de pardon, de salut, de piété, d'espérance et de paix. Et aussi, ne l'oublions pas, car elle est au centre de l'épître, de joie. Sans elle, les chrétiens ne seraient rien de ce qu'ils sont. Grâce à elle, ils sont les plus heureux des hommes.
Ainsi prend fin une des plus belles lettres de l'apôtre Paul et un des plus beaux écrits de toute la Bible, une épître riche en enseignement et en exhortations, regorgeante de joie et qui dévoile, plus que toute autre, l'affection sincère que saint Paul portait à l'Eglise de Philippes. Un joyau authentique parmi les livres sacrés que Dieu a donnés à son peuple. C'est ce que je ressens en tout cas, et tant mieux si j'ai pu inoculer au lecteur un peu de l'admiration que j'ai pour ces belles pages.
Questions de révision et exercices: