LES MIRACLES DE CHRIST, par Dr. Wilbert Kreiss - index
UN AVEUGLE: Marc 8:22-26
Marc est seul à nous raconter cette guérison. Jésus se trouve à Bethsaïda, Bethsaïda Julias, sur la rive est du lac, village que le tétrarque Philippe, fils d'Hérode le Grand, transforma en une cité qu'il appela Julias, en l'honneur de la fille de l'empereur Auguste. A ne pas confonde avec un autre Bethsaïda, sur la rive ouest, simple faubourg de Capernam.
Il prit l'aveugle par la main:
Jésus agit avec pédagogie, comme pour le sourd-muet de Marc 7:31-37. Il emploie des signes, conduit l'aveugle par la main à l'écart de la foule, pour qu'il échappe à l'agitation de tout ce monde et que son attention se fixe uniquement sur lui, son bienfaiteur, et sur le miracle dont il va bénéficier. Sans doute veut-il faire naître la foi dans le coeur de cet homme, non qu'elle soit une condition sine qua non pour bénéficier d'un miracle, mais quand Jésus guérit, il le fait pour aider des hommes à croire en lui.
Le Seigneur lui imposa les mains pour lui signifier qu'il allait faire quelque chose en sa faveur. Il lui mit de la salive dans les yeux, littéralement: lui cracha sur les paupières, ces paupières qui recouvraient des yeux incapables de voir. Cf. le sens de ce geste dans le récit précédent (Marc 7:31-37).
Jésus opère par étapes. Il rend progressivement la vue à l'aveugle, sans doute pour lui laisser le temps de réaliser ce qui se passe ou pour habituer ses yeux à la lumière du jour et au monde qu'il découvre tout à coup. Il serait faux, bien sûr, d'affirmer que le Seigneur n'avait pas assez de pouvoir pour le guérir instantanément. Il a fait bien plus fort que cela, en ressuscitant par exemple Lazare, mort depuis quatre jours!
Jésus demande ensuite à l'aveugle s'il voit. Personnellement il n'a pas besoin de cette information, mais il veut inciter l'aveugle à ouvrir les yeux et à les utiliser, constatant ainsi qu'ils étaient guéris de leur cécité. On remarquera qu'il accomplit ce miracle sans dire le moindre mot, sans commander aux yeux de l'aveugle. Celui-ci voit des hommes, sans doute les disciples qui les avaient discrètement suivis, à l'écart de la foule. Oui, l'aveugle les voyait, indistinctement, semblables à des arbres qui se déplaçaient. Ainsi Jésus lui fait constater qu'il est en train de recouvrer la vue. Et l'aveugle comprend qu'il va parachever la guérison. Le Christ lui impose une nouvelle fois les mains, et l'aveugle voit à la perfection.
N'entre pas au village:
Toujours la même discrétion, due aussi au fait que cet homme ne devait pas se laisser distraire par la foule. Il avait autre chose à faire pour l'instant, méditer dans le calme sur ce que Jésus avait fait pour lui, se recueillir dans le cadre de sa famille, prier, louer et rendre grâces dans le secret de sa chambre.
Le texte s'arrête là. On ne nous dit rien de la réaction de l'aveugle. Il n'est pas question non plus de la réaction de la foule. La seule chose qui importe au narrateur est la guérison de cet infirme, l'affirmation que, conformément au message des prophètes, le Messie rend la vue aux aveugles (Esaïe 29:18; 35:5; 42:7.16.18), délie les oreilles et la langue des sourds-muets, fait marcher les boiteux et guérit les lépreux.
Thèmes de réflexion:
Questions de révision et exercices:
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